Petit exercice à la manière de Flaubert, juste actualisé...
Abélard :
Philosophe, Théologien, Chanoine, Précepteur, Orateur, Dialecticien, Syndicaliste - et néanmoins porté sur la gaudriole et l'andouillette beaujolaise - fut émasculé par les hommes de mains du sieur Fulbert pour avoir engrossé Héloïse, nièce dudit sieur, chanoine de Notre-Dame, cruel et jaloux de surcroît.
Une évidence : les histoires de chanoine finissent mal, en général !...
Tout ceci se passait dans des temps barbares et reculés, aux 11 et 12ème siècles ; il est évident qu'aujourd'hui, en dehors des femmes que l'on vitriolle ou qu'on enterre vivantes... notre époque est bien plus civilisée !
Anecdote : l'histoire a retenu du personnage de Fulbert qu'il était gros, avaient les sourcils qui se rejoignaient, le teint rougeot, ne croyait pas au réchauffement climatique et avait rendu sa carte du PS quelques temps avant son forfait criminel. Il n'était pas bien malin non plus car c'est lui qui engagea Abélard, alors âgé de 37 ans, comme précepteur de sa nièce, qui devait avoir une vingtaine d'années. Il pensait vraisemblablement qu'Abélard se contenterait d'enseigner à Héloïse la logique, l'ontologie et la théorie des Universaux sans travaux pratiques ! Or, Abélard, consciencieux, suivait les directives ministérielles (Cf image suivante).
Ce con de Fulbert fut également émasculé et en plus on lui creva les yeux. A noter que son cas est à l'origine de la théorie de la double peine. Fin de l'anecdote.
Ayant perdu successivement sa virginité et l'instrument par lequel il avait pêché(amusant ce terme "gaule"!), Abélard gagna malgré tout une certaine postérité (la preuve, il est dans mon blog !). Mais à quel prix, les amis !
Il du se retirer un temps à Saint-Denis, petite bourgade du "Neuf-Trois" qui ne disposait pas à l'époque de toutes les félicités de la vie moderne : un Grand Stade (équipé en CRS), des barres de HLM (équipées en chômeurs), des hypermarchés (équipés en consommateurs), plusieurs dizaines de Macdos et des centaines de kebabs (équipés en cholestérol)), mais juste une abbatiale et pas encore une basilique (équipée en ossements).
Abélard, s'emmerdant comme un agent immobilier interdit de subprimes, s'en fut finir sa vie à Nogent-sur-Seine où il monta une petite affaire de guinguette.
Il mourut à 63 ans sans avoir pu toucher sa retraite à taux plein.
Il git désormais dans un état de décomposition très avancé aux côtés du cadavre d'Héloïse dans un mausolée situé à l'entrée du Père Lachaise.
Ils vécurent très malheureux et n'eurent qu'un enfant (un dénommé Astrolabe qui tourna mal d'ailleurs).
"C'est ça qu'est triste", aurait chanté Bourvil.
A suivre (en respectant Flaubert) : Abricot
vendredi 5 mars 2010
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J'apprécie ton adaptation, version gauche européenne !
RépondreSupprimerJ'apprécierais que tu parles aujourd'hui d'Héloïse !
Question : femme libérée des conventions sociales contraignantes ou femme tombée sous la pression de la domination masculine ? Je pense pour la première version car après avoir accouché d'un garçon, Héloïse s'oppose au mariage que lui proposait Abélard, dans une lettre (dont des extraits ont été insérés par Abélard dans l'Historia calamitatum[11])...
Enfin, j'aurais aimé, toujours aujourd'hui, que tu parles d'Antigone, elle s'oppose au roi Créon qui lui interdit d'accomplir les rites funéraires pour son frère Polynice. Elle transgresse l'interdiction : « je ne suis pas faite pour vivre avec ta haine, mais pour être avec ce que j'aime »
Quelle résistante ! et quel con ce roi Créon qui lui répond :« ce n'est pas une femme qui fera la loi »...
Tu en parles très bien. je ne vois pas ce que je pourrais ajouter. Et puis, il faudrait simplement que je dispose d'une culture plus fournie ; la mienne est un peu à l'image d'un maigre jardinet, assez mal entretenu, où poussent dans un désordre certain des herbes folles, quelques fleurs improbables, un arbuste ou deux souffreteux, mais où mon chat se plait bien quand même !...
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